Il y a des jours où tout devient relatif. Où nos petits problèmes et petits caprices passent en second. Il y a de ces moments que l’on redoute, où on a peur, sûrement.
Samedi dernier (16 juin) une quarantaine de soldats de Valcartier sont partis rejoindre les troupes de la mission de l’OTAN en Afghanistan, pour une durée de 8 mois. Un peu plus de 2000 autres soldats de la région de Québec iront les rejoindre au mois d’août.
Dans les larmes et la tristesse, ils ont faits leurs aux revoirs déchirants aux parents et amis, aux conjoints et conjointes, à leurs enfants, pour certains. Un dernier baiser, une dernière étreinte, pour six mois au moins. Ils ont quitté la tranquillitié d’ici pour tenter d’apporter la paix à un milieu beaucoup plus hostile. Ils ont tourné le dos pour faire face au défi de toute une vie, avec la conviction profonde de pouvoir faire la différence sur cette Terre trop souvent cruelle et injuste.
Avant d’en savoir plus sur cette mission, avant que je ne connaisse des militaires, mon opinion des forces armées et des missions de ce genre était plutôt négative. Comme quoi il est possible de changer son fusil d’épaule (sans mauvais jeu de mots…).
Il n’y a rien de pire que des simili-adieux. Car, rien ne sert de cacher la vérité, c’est la guerre, là-bas. Et dans toute guerre, il y a des gagnants et des perdants. Il y a des victoires et des défaites. Tous ces soldats sont embarqués dans l’avion en ayant un ultime regard vers Québec, en sachant que personne n’est à l’abri de la fatalité.
À tous ces soldats, je leur souhaite de revenir en santé l’hiver prochain, pour serrer à nouveaux dans leurs bras, leurs parents, leurs enfants, leur conjoint(e), leurs amis.
À Kaven, mon beau-frère, je lui dit simplement de faire attention à lui, et qu’on a déjà hâte qu’il revienne, pour nous raconter tout ce qu’il aura vu, là-bas. Et qu’il puisse un jour, raconter à ses enfants qu’il a fait une différence dans le monde. Qu’il a apporté la paix à des gens qui en avaient bien de besoin.
À ses parents et sa famille, je leur dis d’être forts, et qu’il revient déjà dans six mois, pour les vacances de Noël.
À Alex, sa blonde et ma belle-soeur, je lui souhaite beaucoup de courage et de patience. Lorsque la première neige tombera doucement du ciel, au mois de décembre prochain, tu seras sur le bord de la piste d’atterrissage pour le serrer fort dans tes bras. L’étincelle dans tes yeux n’aura sûrement d’égale que la lumière des étoiles qui éclaireront cette douce soirée.
À tout le monde, je vous dit simplement : Appuyons nos troupes. Et tous ceux qui restent ici, à attendre.